Bio
Métier : Ingénieur du son – Mixeur
Claude Villand exerce la profession de mixeur depuis cinq décennies. Personnage clé de la chaîne de postproduction d’un film, il est chargé d’apporter la touche créative finale en mélangeant, harmonisant et équilibrant les diverses pistes sonores. Son talent et son savoir-faire sont plébiscités par les plus grands au sein du cinéma français et international. Il fait ses armes auprès de Marcel Camus sur Le Mur de l’Atlantique et Luis Buñuel sur Le Charme discret de la bourgeoisie. Il débute ensuite avec Pascal Thomas pour Les Zozos, puis collabore avec François Leterrier pour Projection privée et Jean-Charles Tacchella pour Cousin, cousine. Patrice Chéreau fait appel à lui pour La Chair de l’orchidée, puis Judith Therpauve. Duelle de Jacques Rivette marque la première des trois collaborations avec le cinéaste, qu’il retrouve à l’occasion de Merry Go Round et Hurlevent. C’est ensuite au tour de Claude Zidi de le solliciter pour L’Aile et la cuisse et La Zizanie, Pierre Granier-Deferre pour Une femme à sa fenêtre et Une étrange affaire, Claude Goretta pour La Dentellière et La Provinciale sans oublier Yves Robert pour Nous irons tous au paradis, Le Jumeau, La Gloire de mon père et Le Château de ma mère. Après Sale rêveur de Jean-Marie Périer, il travaille avec Alain Cavalier pour Martin et Léa et Un étrange voyage, Alain Jessua pour Les Chiens, En toute innocence et Les Couleurs du diable. Claude Pinoteau le convie quant à lui pour L’Homme en colère, La Boum 1 & 2 et La Septième cible. Il ajoute à sa filmographie Messidor d’Alain Tanner, La Drôlesse puis Comédie ! signés Jacques Doillon, Les Bronzés font du ski de Patrice Leconte, C’est encore loin l’Amérique ? de Roger Coggio et enchaîne deux films avec Bertrand Tavernier : La Mort en direct et Une semaine de vacances. Avec La Banquière, Claude Villand débute avec Francis Girod une fidèle collaboration qui se poursuit avec Le Grand frère, Le Bon plaisir, Descente aux enfers, L’Enfance de l’art, Lacenaire, Délit mineur, Terminale et Mauvais genres. Alternant les genres avec le même professionnalisme, il apporte ses compétences à Diva de Jean-Jacques Beineix, les comédies On n’est pas des anges, elles non plus et Le Cadeau de Michel Lang, puis Missing de Costa Gavras, réalisateur qu’il retrouve pour Hanna K., La Main droite du diable et La Petite apocalypse. En 1983, ses pairs lui décernent le César 1983 du Meilleur Son pour La Passante du sans-souci de Jacques Rouffio. Après Hécate de Daniel Schmid, Que les gros salaires lèvent le doigt ! de Denys Granier-Deferre et Le Quart d’heure américain auquel le convie Philippe Galland, il rejoint Franco Zeffirelli pour La Traviata qui lui vaut le British Academy Film Award 1984 du Meilleur Son. Il fait ensuite deux Belmondo : Le Marginal de Jacques Deray et Joyeuses Pâques de Georges Lautner. Dans l’intervalle, il travaille sur Gwendoline de Just Jaeckin, Femmes de personne de Christopher Frank, il retrouve Christian Gion pour J’ai rencontré le Père Nöel après Le Gagnant et Le Bourreau des cœurs et passe Un dimanche à la campagne pour Bertrand Tavernier. Fort Saganne d’Alain Corneau et Souvenirs, souvenirs d’Ariel Zeitoun lui permettent d’être nommé deux fois pour le César 1985 du Meilleur Son. Après Le Thé au harem d’Archimède de Mehdi Charef, il travaille à l’étranger avec Chris Marker pour A.K., et deux grands cinéastes japonais, Akira Kurosawa pour Ran et Nagisa Oshima pour Max mon amour, ainsi que Ruy Guerra pour Opéra do Manlendro. La Paltoquet est son premier film avec Michel Deville, suivi de La Lectrice et Nuit d’été en ville ; Autour de minuit son quatrième avec Bertrand Tavernier grâce auquel il reçoit un second César du Meilleur Son en 1987. La même année, il se rend au Terminus de Pierre-William Glenn, constate pour Laurent Heynemann que Les Mois d’avril sont meurtriers, passe avec Alexandre Arcady un Dernier été à Tanger, tourne avec Élie Chouraqui pour Man on Fire, retrouve Jacques Doillon pour Comédie ! et remporte en 1988 son troisième César du Meilleur Son pour Au revoir les enfants de Louis Malle. L’année suivante, sa deuxième collaboration avec Jean-Jacques Annaud sur L’Ours, après Coup de tête, lui valent une nouvelle nomination dans cette catégorie. En 1990, il est cité pour la quatrième fois grâce à Bunker Palace Hôtel d’Enki Bilal. Entretemps, il prend Trois place pour le 26 pour Jacques Demy, part Bille en tête pour Carlo Conti et fait Moitié-moitié pour Paul Boujenah. Avec Astérix et le coup du menhir de Philippe Grimond, il s’essaie au cinéma d’animation avant de participer à La Révolution Française filmée par Robert Enrico et d’ajouter Mister Frost de Philippe Setbon, La Discrète de Christian Vincent et J’embrasse pas d’André Téchiné à son prestigieux palmarès. Les années 1990 sont notamment marquées par L’Opération corned-beef, Les Visiteurs 1 & 2 et Les Anges gardiens de Jean-Marie Poiré, Une vie indépendante de Vitali Kanevsky, La Soif de l’or et Fantôme avec chauffeur de Gérard Oury, À cause d’elle de Jean-Loup Hubert, Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes de Jean-Jacques Zilbermann, La Vengeance d’une blonde de Jeannot Szwarc, Cantique de la racaille de Vincent Ravalec et une succession de films avec Claude Chabrol : La Cérémonie, Rien ne va plus, Au cœur du mensonge et Merci pour le chocolat. Il sert aussi l’univers singulier d’Otar Iiosseliani pour Adieu, plancher des vaches ! puis Lundi matin et fait Monsieur Batignole et Boudu réalisés par Gérard Jugnot. Son parcours est d’ailleurs jalonné de nombreux films d’acteurs réalisateurs, dont Lumière de Jeanne Moreau, Je suis timide mais je me soigne de Pierre Richard, Le Maître-nageur de Jean-Louis Trintignant, Tête à claques de Francis Perrin, Marche à l’ombre de Michel Blanc, Sac de nœuds de Josiane Balasko, La Rumba de Roger Hanin, Le Zèbre de Jean Poiret, L’Honneur de la tribu et Beur blanc rouge de Mahmoud Zemmouri, Delphine 1, Yvan 0 de Dominique Farrugia, Amour et confusions de Patrick Braoudé, Ça reste entre nous de Martin Lamotte, Lovers de Jean-Marc Barr et Le Roman de Lulu de Pierre-Olivier Scotto. C’est avec Mon petit doigt m’a dit, L’Heure zéro et Le Crime est notre affaire de Pascal Thomas qu’il clôt sa carrière magistrale et devient Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres en 2009.