Métier : Comédienne

Native de Marrakech, Loubna Abidar débute par de brèves apparitions à la télévision et dans des films commerciaux marocains à l’instar de Kobi Koli. Elle joue également une pièce de théâtre pour 600 DH. Le long métrage Lahmla marque un premier tournant dans sa carrière mais la comédienne, harcelée par le réalisateur Saïd Naciri, dépose plainte contre lui. Elle est à l’origine d’une première controverse lorsqu’elle dénonce publiquement le harcèlement sexuel dont font l’objet les femmes au sein de l’industrie audiovisuelle marocaine. En 2015, elle connaît la consécration internationale grâce à son premier grand rôle dans le drame Much Loved de Nabil Ayouch, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes. Son interprétation de Noha, prostituée marrakchie à la fois enjouée et battante, lui vaut les éloges de la critique, du public et du métier. Elle se voit décerner le Bayard du Festival de Namur et le Valois du Festival d’Angoulême de la Meilleure Comédienne ainsi que le Trophée Francophone de la Meilleure Interprète. Elle reçoit ensuite une nomination au César de la Meilleure Actrice. Ce succès est néanmoins entaché suite à l’interdiction du film au Maroc où il est vilipendé dans les milieux islamistes. Victime d’une violente agression à Casablanca et contrainte de vivre cachée suite à de nombreuses menaces de mort, Loubna Abidar trouve refuge en France mais supporte activement le mouvement pour les droits de la femme, en particulier dans son pays natal et les pays arabes. Elle participe entre autres à l’association nogyophobie.org. En 2016, elle publie chez Stock La Dangereuse, coécrit avec Marion Van Renterghem. L’ouvrage revient sur son parcours de vie : des violences qu’elle a subies enfant à ses deux mariages, en passant par son installation au Brésil, la naissance de sa fille, le succès de Much Loved, sa fuite à Paris et sa lutte contre l’intégrisme. En 2017, elle sera à l’affiche de Des bails de rêve, réalisé par Antoine Desrosières.